Perches : la belle santé des bras à (presque) tout faire
Les perches intéressent de plus en plus les entreprises de propreté qui voient dans ce dispositif une façon de résoudre des problèmes de sécurité liés aux travaux en hauteur. Une solution tout à fait intéressante à condition que l’utilisateur choisisse
la bonne perche pour le bon usage.
La perche représente, plus que jamais, le joker sécurité pour un certain nombre de travaux en hauteur réalisés par les entreprises de propreté. Une prise de conscience plus importante du risque, mais aussi de nouvelles habitudes architecturales  conduisent les opérateurs à s’adjoindre, chaque fois que cela est possible, les services d’une perche. En particulier, bien entendu, pour tous les travaux de vitrerie que ce soit en intérieur comme en extérieur. Malgré les immenses services rendus par ces extensions de la main de l’agent, tout n’est pas possible au pays des perches, comme le reconnaissent volontiers fabricants et distributeurs eux-mêmes. Quel type de perche doit-on choisir et à quel prix ? Pour quel type de travail ? Dans quel environnement ? Jusqu’à quelle hauteur peut-on intervenir efficacement ? Autant de questions que nous avons posées à des fabricants et des utilisateurs.  « Le premier constat peut paraître évident, mais il est bon aussi de le rappeler : aujourd’hui un opérateur ne peut plus travailler n’importe comment et avec n’importe quel dispositif. L’utilisation d’une nacelle ou d’un échafaudage, indépendamment du délai de mise en œuvre et du coût nécessite la présence de deux opérateurs. Le coût horaire est bien généralement très élevé et le rendement pas forcément au rendez-vous. La perche présente l’avantage d’être manipulée par un seul homme qui conserve ses deux pieds au sol ! » note Patrick David responsable de la société Faimax qui distribue des matériels à destination des entreprises de propreté (dont des perches), mais aussi en charge de la société Eaupac qui développe des machines de nettoyage à l’eau pure.
Les professionnels évaluent le rendement d’un travail à la perche de 100 à 150 m² de vitres nettoyées à l’heure, contre 50 à 75 m² pour un travail réalisé avec une nacelle. Même si ces bons rendements plaident largement en faveur des perches, la raison doit aussi prévaloir. « La perche n’est pas un outil magique qui travaille tout seul ! Il s’agit d’un matériel sûr dans la mesure où il est manipulé en sécurité. Il est irréaliste de penser pouvoir travailler efficacement à 20 mètres de hauteur » réagit Patrick David. La plupart des travaux s’opèrenentre 6 et 9 mètres, jusqu’à 12 mètres le dispositif assure encore de bons résultats avec une sécurité avérée. Au-delà les fabricants proposent des solutions permettant de travailler jusqu’à 15 mètres, la manipulation devient alors plus compliquée et le rendement plus aléatoire. Selon les fabricants et les distributeurs 80% de la demande se situent au-dessous de 10 mètres de hauteur.
« Nous nous sommes arrêtés à 10 mètres de hauteur.  Au-delà la manipulation peut être dangereuse et l’utilisateur risquant de se faire emporter par le dispositif. Il faut être d’autant plus vigilant lorsque l’on fixe un balai au bout de la perche. Un balai digne de ce nom créera un porte-à-faux que l’opérateur devra maîtriser »  confirme pour sa part M.Aubret, dirigeant de la société vendéenne du même nom et spécialiste depuis de nombreuses années sur ce marché en pleine croissance. Un créneau de plus en plus technique et exigeant  pour ce fabricant qui, chaque fois que cela lui est possible, travaille en amont avec des architectes pour apporter son expertise en matière d’entretien et de nettoyage.
Des utilisations de plus en plus complètes
Compétitivité, sécurité, multiplication par deux des rendements les perches tirent bien leur épingle du jeu, mais peuvent faire encore mieux si on leur adjoint un système d’eau pure. Le tube, qu’il soit en fibre de verre ou en carbone servira alors à faire passer un courant d’eau pure qui alimentera des accessoires fixés en bout de ce dispositif. « Cette option est tout à fait pertinente. Avec un système classique de mouilleur et de raclette l’opérateur ne verra pas forcément ce qui se passe 10 ou 12 mètres plus haut. L’eau pure sous pression quant à elle, va perler et sécher en ne laissant aucune trace, le brossage se fait alors dans la masse » poursuit le patron de Faimax qui propose des systèmes consommant 100 l/h, assurant une pression finale en bout de perche allant de 3 à 5 bars. L’utilisation est alors possible en intérieur comme en extérieur. Le nettoyeur breveté «Carflo » et distribué par Faimax est composé d’une machine de production d’eau et d’un complément de réservoir avec pompe intégrée. Trois opérateurs peuvent ainsi, simultanément, utiliser trois perches sans perte de charge.  Pour Patrick David la perche couplée à un système de nettoyage à l’eau pure devrait connaître un essor considérable dans les années à venir, aussi bien pour des raisons économiques que techniques. « Nous utilisons déjà les perches pour nettoyer les vitres et les bardages, elle vont être de plus en plus employées pour nettoyer les façades dont les enduits sont très techniques et supportent mal un traitement à haute pression de l’ordre de 150 bars qui va dégrader le supprot. Avec l’eau pure et l’utilisation d’une perche nous travaillons de façon très efficace entre 30 et 50 bars. »
Quels accessoires au bout de la perche ?
La maîtrise et l’utilisation de courant basse tension (12 ou 24 V) représente aussi pour le fabricant une perspective de développement très importante pour les perches et le système de lavage à l’eau pure. Intervenir « les pieds dans l’eau » avec un matériel sous 220 V n’est pas forcément la situation la plus optimale en terme de risque. En maîtrisant l’utilisation de la basse tension la perche pourra ainsi être équipée à son extrémité de brosses mécanisées adaptées à chaque type de chantier. « L’alimentation en basse tension de l’accessoire résoudra le problème de l’autonomie. L’action mécanique de la brosse pourra compléter un pré-trempage avec des produits verts par exemple. Les perspectives sont très nombreuses. Quand nous regardons ce qui se passe ailleurs, chez nos voisins européens par exemple, nous nous rendons compte que notre marge de progrès est importante ».   Au-delà des brosses mécaniques qui constituent un prolongement très attendu de la perche, d’autres accessoires trouvent aussi leur place pour travailler à 10 ou 12 mètres de hauteur. L’opérateur pourra par exemple équiper sa perche d’une pince qui lui sera très utile pour changer des lampes de ville. Le constructeur spécialisé Unger qui propose une diversité d’accessoires à fixer au bout de ses perches dispose d’un dispositif spécifique d’adaptation par cône et un système de serrage très important pour travailler en sécurité avec ce type de matériel.
Carbone, fibre, aluminium
Pour bon nombre d’utilisateurs l’équation à résoudre repose sur la délicate combinaison entre légèreté et résistance du matériel. Le carbone s’avère plus rigide à l’utilisation, associé à de la fibre de verre il offre une souplesse qui pourra être utile dans certaines situations. En prenant garde toutefois à conserver une bonne maîtrise de son matériel lorsque des accessoires sont utilisés en bout de perche, risquant notamment d’entraîner l’opérateur d’un côté ou de l’autre. L’aluminium demeure une solution sans doute plus adaptée en terme de résistance, en s’assurant toutefois de la qualité de celui-ci. Par ailleurs pour des longueurs d’utilisation importantes, ou en présence d’accessoires plus lourds à l’extrémité il pourra être nécessaire, notamment dans le cas du carbone de renforcer par une autre perche formant un triangle pour travailler en toute sécurité.