Surodorants : une demande qui met les fabricants au parfum
Même si le recours à un spray destructeur d’odeurs pour masquer un nettoyage sommaire ne disparaîtra jamais complètement, le parfum est en train d’acquérir une nouvelle dimension dans l’univers de la propreté. Le surodorant est devenu une composante incontournable dans beaucoup de produits d’entretien, qui combinent aujourd’hui efficacité et parfum. Une façon de signer son travail, ou dans le cas de l’hôtellerie et du commerce par exemple, de créer un univers original et personnalisé.
Aujourd’hui nous proposons des gammes de produits très complètes sur ce segment, en fonction de l’attente finale de nos clients : 2D, 3D, 4D. Nous allons des spécialités classiques en 2D (détergent-surodorant) aux 3D (détergent-désinfectant-surodorant) et maintenant aux 4D, qui correspond à un détergent-désinfectant-surodorant aux propriétés lustrantes. Les 4D présents depuis une dizaine d’années sur le marché sont plus innovants, car plus rémanents et offrant une capacité lustrante de surcroît.
Il faut aussi insister sur le fait qu’aujourd’hui la recherche et le développement se sont orientés vers des gammes de parfums sans allergène avec de plus en plus de formulations faiant référence à la parfumerie de luxe.
Les standards comme la fraise, le citron, le pamplemousse ont toujours beaucoup de succès, mais de plus en plus de distributeurs nous sollicitent sur des produits plus élaborés et originaux, autrement dit des compositions. haut de gamme.
En termes de conditionnement les produits en dosettes, pour les 3D notamment, sont appréciés. D’une part une dosette 3D suffit pour un seau de 8 litres d’eau, d’autre part cette forme de conditionnement correspond tout à fait aux attentes du secteur de l’hôtellerie de plein air comme les campings, les mobil homes… », explique Delphine Helbert, directrice marketing de la société Hydrachim.
Fragrances rémanentes
Créée en 1985 à Nice, la société AMD (Alpes Maritimes Distribution) a développé son nouveau concept de produits parfumés à forte rémanence dès 1988 en Normandie, à Montfort-sur-Risle, région d’origine de son créateur M. Duquesne. En 1998, AMD s’installe à Bernay sur un site de 1 hectare, dont 3000 m2 couverts sous rétention avec un laboratoire intégré dirigé par un ingénieur chimiste.  AMD a été le précurseur dans cette spécialisation : « Associer un parfum rémanent avec des bases de produits d’entretien efficaces ». Depuis 25 ans, AMD a acquis un savoir-faire sur le marché des produits d’entretien et d’hygiène en devenant le spécialiste de 3 lignes de produits surodorants sous la marque « Propre Odeur » ou autres marques personnalisées. « Ces produits sont reconnus pour leur efficacité par les professionnels du nettoyage et de l’hygiène pour les sols et surfaces (nettoyer, désinfecter, parfumer les locaux collectifs), l’atmosphère (neutraliser, détruire, désodoriser, parfumer les volumes), et les sanitaires (détartrer, déboucher, désinfecter, surodoriser en éliminant les bactéries) », note Sandrine Tihy, responsable commerciale France pour AMD, qui revendique un véritable savoir-faire dans l’univers du parfum. « Le challenge en termes de notes olfactives consiste à renouveler notre offre par de nouvelles fragrances originales et très rémanentes. »
Certification Ecocert
« AMD propose un panel de plus de cinquante parfums, et si les grands classiques tels que le citron vert ou le pamplemousse ont toujours les faveurs des utilisateurs, la préférence est aujourd’hui donnée aux notes plus travaillées composées de multiples facettes et permettant un étiquetage sans allergène et sans pictogramme de danger.
C’est ce qu’AMD a mis en œuvre avec succès dans la gamme O : 4 parfums originaux déclinés en détergent et parfum d’ambiance sans pictogramme de danger. », poursuit la responsable d’AMD. « Nous avons également mis au point avec notre ingénieur chimiste le premier couple détergent odorant/parfum d’ambiance certifié Ecocert. Cette innovation sera disponible dès le mois de septembre et a déjà conquis de nombreux clients. » Si les entreprises de propreté restent encore très fidèles aux surodorants classiques, notamment en termes de prix, le secteur de l’hôtellerie est en recherche de parfums plus cosmétiques, capables de proposer une véritable signature olfactive, tout en offrant une bonne rémanence. Pour les formulateurs, l’équation peut s’avérer complexe et réclame de toute façon un réel savoir-faire dans le domaine. « Il est important de trouver le bon dosage. Trop concentré, le produit va être gras et risque de tacher les sols, trop peu dosé il perdra de sa rémanence et de son efficacité », conclut Sandrine Tihy. 
Une demande qui progresse fortement
« Au milieu des années 90 nous étions les précurseurs avec une autre société de taille équivalente à la nôtre sur le marché des surodorants. Notre démarche a toujours été constante : offrir une composition élaborée à partir de produits nobles. Nous avons la même approche que celle pratiquée dans l’univers de la cosmétique, nous voulons rester sur des produits à valeur ajoutée grâce à notre expertise. Nous utilisons exclusivement des huiles essentielles traitées et sélectionnées en provenance de Grasse. Notre savoir-faire sur ces gammes de produits est celui du parfumeur. Mais dans le même temps, force est de constater que  la demande a fortement progressé, mais pas forcément pour des produits haut-de-gamme. Tout le monde a voulu faire du surodorants… Avec plus ou moins de bonheur ! », analyse Marc Loisel, directeur commercial de la division collectivités chez Hygiène et Nature. La gamme Excellence, qui se décline en produits de sol et d’atmosphère, répond à un attente de haute qualité, le fabricant mettant en avant le très haut niveau de rémanence de ses spécialités et leurs compositions olfactives. Alors que des produits plus courants peuvent offrir entre 4 et 8 heures de rémanence, la « signature olfactive » garantit par les trois produits de la gamme Excellence varie de 8 à 10 heures pour les produits de sol et de 10 à 12 heures pour les parfums d’atmosphère.
Une signature dynamique pour les EP
Par ailleurs le fabricant met en avant le soin apporté jusque dans le conditionnement : un pulvérisateur en aluminium doté d’une buse plus fine. Le marché des surodorants est devenu, au fil des années, un enjeu de taille pour les fabricants, y compris les moins impliqués dans la recherche et le développement sur ce type de produits. C’est ainsi que s’est développé une offre en désinfectants.
« La question du bon dosage est essentielle, car la concentration en désinfectant va avoir un effet sur le parfum. Nous proposons notre Nettoyor 3 D en bidon de 5 litres ou en doses de 20 ml.
Il peut être appliqué sur tous types de sols, mais aussi les faïences, les robinetteries… L’objectif est d’apporter un plus au travers du parfum, de donner à l’entreprise de propreté qui va l’utiliser la possibilité d’avoir une signature dynamique » poursuit M. Loisel.
La pyramide olfactive
« Si le parfum ne tient pas dès le départ il ne tiendra jamais. On se rend bien compte aujourd’hui que certains produits parfument le seau et pas beaucoup plus… » ironise Marc Loisel de la société Hygiène et Nature. Pour comprendre comment développer un produit de qualité, à la fois original dans sa composition et rémanent, les fabricants s’appuient sur la « pyramide olfactive ».
Il s’agit en fait de montrer que les parfums sont constitués de trois types de notes : au sommet de la pyramide les notes de tête, au centre les notes de cœur et à sa base les notes de fond.
C’est un équilibre maîtrisé entre ces trois composantes qui donnera un parfum de qualité. Les notes de tête, en général fraîches et toniques sont les premières perçues par notre nez, mais elles sont aussi les plus volatiles et les plus promptes à disparaître. Les notes de cœur, qui sont quant à elles le plus souvent florales ou fruitées, sont celles qui vont persister le plus longtemps. Enfin, les notes de fond sont souvent boisées, animales ou épicées. Elles ne sont pas aussi expressives que les précédentes, mais plus persistantes.
L’avis du fabricant : Yves Magne, directeur général Eyrein
La gamme Eyrein est riche de produits parfumés. En effet le parfum, qui  fait partie intégrante de la formulation a une connotation de propreté. Nos développements en ce domaine se tournent vers des produits Eco’Reflex, à savoir sans pictogramme de sécurité, sans étiquetage allergène, sans valeur limite d’exposition règlementaire et avec un choix de matières premières les moins nocives possibles pour l’environnement. Cela nécessite une totale collaboration avec les fournisseurs de parfums pour qu’ils élaborent des parfums adaptés à ces nouvelles contraintes.
Il s’agit notamment de notre nettoyant surodorant Biocens (4 parfums) et de notre nettoyant surodorant en doses : All’fact-N (4 parfums).