Atalian évincé, Onet réquisitionné...Chaos dans le métro !
La saga du métro marseillais, entamée il y a un an avec « l'affaire Laser Propreté » a connu de nouveaux rebondissements en juin avec l'éviction brutale du groupe Atalian, choisi en septembre 2024 par la Régie des transports métropolitains (RTM). Depuis le 20 juin c'est le groupe Onet qui a été réquisitionné par la Préfecture pour assurer la prestation.
Rupture de contrat, réquisition, appel d'offres, attribution. En moins d'un an le feuilleton de la propreté du métro marseillais reprend pour une nouvelle saison avec des usagers au bord de la crise de nerfs, des agents en déshérence et des relations toujours plus tendues entre la régie marseillaise et son prestataire.
Contrat interrompu le 2 juin
Les communiqués respectifs, publiés par chacune des parties donnent le ton : « La RTM rappelle qu’elle a été amenée à résilier il y a moins d’un an le marché de nettoyage du métro qu’elle avait passé à la société Laser. Les salariés de la société Laser, affectés au nettoyage du Métro, ont été repris par la société Atalian, société intervenant au niveau national, major du secteur du nettoyage, et dont le savoir-faire à ce titre ne peut être contesté. Pour autant, les rames et les stations sont restées dans un état de propreté très dégradé. Dernièrement et en l’espace d’une semaine, plusieurs dizaines de salariés de la société Atalian, mécontents des contrôles d’exécution et de qualité effectués par la RTM, ont par 2 fois envahi des espaces administratifs de la Régie, nécessitant l’intervention de la police nationale. » Le contrat a donc été interrompu le 2 juin avec effet immédiat, plusieurs plaintes déposées, ainsi qu'un signalement auprès du Procureur de la République.
Atalian dépose plainte
Le groupe Atalian, de son côté, rappelle dans un communiqué le contexte particulier dans lequel s'est fait cette prise de marché, « à la demande expresse de la RTM pour pallier les difficultés rencontrées avec la société Laser Propreté. » « Les parties ont accepté, dans l’urgence et à la demande de la RTM, de démarrer les prestations le 30 septembre 2024, malgré une inconnue majeure s’agissant des salariés réellement affectés au marché de la RTM. Cette incertitude a conduit, comme le prévoit le contrat, Atalian Propreté à solliciter de la RTM la prise en charge du surcoût réel lié au transfert de personnel de la société Laser Propreté vers Atalian Propreté, ce que la RTM a refusé de faire, alors même qu’elle disposait de tous les éléments pour lui permettre cet accompagnement » argumente le groupe de propreté qui a également déposé plainte et fait allusion à un surcoût de plus de 2 M€ de salaires.
Véritable série noire
Un feuilleton suivi et documenté par notre confrère Le Canard enchaîné qui détaille les dessous du marché initial dont Atalian a hérité : main-mise d'un clan, salariés fantômes, représentants syndicaux aux salaires mirobolants et avantages en nature en rapport. Selon le Palmipède 13 des 14 représentants syndicaux présents sur la liste des salariés à reprendre ont été validés par l'Inspection du Travail, elle-même récemment désavouée par le Ministère. Une véritable série noire qui n'a pas encore livrée ses derniers rebondissements, mais laisse sur le carreaux une cinquantaine d'agents qui ne semble pas afficher un salaire à 5 chiffres sur leur bulletin de paie mensuel.
Pour traiter en urgence la propreté des 29 stations du métro marseillais, le nettoyage des rames, la collecte des déchets et l'entretien des locaux, la Préfecture des Bouches-du-Rhône a réquisitionné, vendredi 20 juin, la société Onet pour une durée de 4 semaines. Un délai qui ne suffira pas à la RTM pour passer un nouvel appel d'offres et étudier les dossiers.
