Le FM au cœur de la révolution tertiaire

Yves Jaques, directeur au sein du département études clients et consommateurs chez Sodexo, partage sa vision et les résultats de recherches internationales menées sur l’évolution des attentes des employés et des employeurs vis-à-vis de leurs espaces de travail. Au cœur de ses analyses : le « soft FM » (facility management), la transformation des environnements de travail, et la nécessité de repenser en profondeur l’expérience des utilisateurs.
Un modèle traditionnel dépassé
La crise du Covid-19 a profondément bouleversé les habitudes professionnelles. Avant la pandémie, le modèle du lieu de travail imposé était la norme. Aujourd’hui, il ne répond plus aux attentes des employés. « Le premier constat, c’est le décalage croissant entre les attentes des collaborateurs et les priorités des employeurs », explique Yves Jaques. Les politiques de retour au bureau, souvent centrées sur la présence physique, peinent à convaincre.
Désengagement et quête de sens
Selon différentes études internationales mises en avant dans le rapport de Sodexo,le « désengagement des employés » a un coût de l'ordre de 9 000 Mds€, soit 9% du PIB mondial ! Près de 46% des salariés envisagent de quitter leur emploi dans l’année, mais dans le même temps 64% des employeurs sont persuadés que l'ensemble de leurs collaborateurs seront de retour au bureau en 2026... Deux profils d’employeurs se dessinent : ceux qui imposent un retour strict au bureau, à l’image de certains grands groupes américains, et ceux qui cherchent un juste équilibre, misant sur le travail hybride et une adaptation progressive.
Vers un cercle vertueux
« Nous voulons contribuer à recréer un cercle vertueux où le bien-être des employés – sentiment d’appartenance, qualité de vie – bénéficie aussi aux employeurs en termes de performance et de fidélisation. Cela passe par un réaménagement des espaces de travail, plus agiles, sains et centrés sur l’expérience collaborateur. L’approche de Sodexo repose sur l’écoute et la co-création avec les clients et leurs salariés. Il s’agit d’anticiper et de réagir rapidement aux attentes, en s’appuyant sur des données concrètes et des outils technologiques (IoT, réservation de salles, analyse des taux d’occupation). Le domicile est devenu le principal concurrent du bureau, notamment pour la concentration. Le bureau doit redevenir un lieu de collaboration, d’échanges et de convivialité, tout en facilitant le travail individuel nécessitant calme et réflexion », souligne Yves Jaques.
Qualité de l’air, température, durabilité et confort sont au cœur des préoccupations, mais l’enjeu va plus loin : il s’agit aussi de proposer des services additionnels (restauration saine, snacking à toute heure, espaces de convivialité, hospitalité) et de créer un cadre de travail qui favorise le bien-être, la cohésion tout en répondant aux besoins individuels des collaborateurs. Le groupe français leader des services a d’ailleurs repensé son propre siège en écoutant directement les besoins de ses équipes.
Faire mieux avec autant (ou moins) d’espace
Pour Yves Jaques, l’enjeu est clair : « Il faut faire mieux avec autant d’espace, à la fois fonctionnellement et émotionnellement. » L’avenir du travail passe par des environnements flexibles, accueillants, et pensés pour le bien-être de tous. Sodexo entend jouer un rôle de premier plan dans cette transformation, en s’appuyant sur l’écoute, l’innovation et la co-construction avec ses clients et leurs collaborateurs.