Alerte de l'Anses sur les métiers de la propreté
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) vient de publier une étude très détaillée intitulée : « Agents de nettoyage : faire évoluer leurs conditions de travail pour mieux protéger leur santé ». Comme elle en a la possibilité, l'agence s'est auto-saisie du sujet en 2019, traitant le sujet sur plus de 400 pages et proposant des pistes d'amélioration. Intensité physique du travail, horaires décalés, travail isolé, produits chimiques, agents biologiques...l’Anses démontre que la combinaison de ces risques impacte fortement la santé physique et mentale des travailleurs et surtout travailleuses.
75% de femmes, âge moyen de 45 ans
Le rapport met en lumière une plus forte sinistralité dans la filière du nettoyage. Les accidents du travail et le taux de maladies professionnelles reconnues sont plus fréquents et d’une gravité plus importante que dans tous les autres secteurs. Les maladies professionnelles sont principalement des troubles musculo-squelettiques (TMS), près de deux fois plus fréquents que chez l’ensemble des salariés en France. L'étude qui porte sur l'ensemble de la population des agents (1,4 millions) s'intéresse cependant plus spécifiquement aux salariés des entreprises de propreté (35% dans le public, 65% dans le privé) pointant notamment la forte représentation des femmes (75% des effectifs, âgées en moyenne de 45 ans majoritairement d'origine étrangère).
Les recommandations de l'agence
L'Anses insiste sur la plus forte exposition aux risques, les contraintes physiques, mais également sur l'organisation du travail, et recommande une implication plus forte des donneurs d'ordres en :
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Rappelant l’obligation de vigilance des entreprises utilisatrices de services en matière de respect de la législation du travail ;
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Renforçant les responsabilités des entreprises utilisatrices de services, pour une meilleure implication et coopération avec les entreprises prestataires. A cet effet, l’Anses incite à engager une réflexion visant à appliquer les dispositions qui existent pour le travail temporaire, dans lequel l'entreprise utilisatrice est responsable des conditions d'exécution du travail ;
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Envisageant une évolution des modalités de calculs des taux de cotisations “accidents du travail/maladies professionnelles” afin d’en répartir le coût entre les prestataires et les entreprises utilisatrices.


