La propreté, un métier (presque) en tension !

Après plus d'un an d'attente et de tergiversations la liste des métiers en tension permettant plus de souplesse dans le traitement des dossiers de régularisation des travailleurs étrangers est enfin parue au Journal officiel le 21 mai dernier. Le secteur de la propreté qui doit faire face à des problèmes récurrents de main d'œuvre attendait cette publication avec impatience. La liste qui se décline de façon régionale accorde à la propreté le statut de « métier en tension » dans 8 des 13 régions de France métropolitaine, permettant ainsi aux employeurs sur les 13 régions que compte la France, de recruter ou conserver dans leur effectif des travailleurs issus de pays hors UE. L'obtention d'une carte de séjour pourra être assortie d'une autorisation automatique de travail, la personne devra avoir travaillé sur l'un des métiers de la liste de sa région durant au moins douze mois, consécutifs ou non, au cours des 24 derniers mois, en plus de justifier de trois années de résidence en France. La décision, in fine, restera toutefois à la discrétion des préfets.
A la différence des « aides à domicile » ou des employés de l'hôtellerie, les « agents d'entretien des locaux » ne rentrent pas dans ces critères en Ile-de-France, Normandie, Hauts-de-France, PACA et Bretagne.
Continuité de l'activité économique
Une mise à l'écart que la profession espère bien voir ré-évaluée dans un an, dans le cadre de la révision de cette liste. La Fep Ile-de-France, qui concentre 1/3 des emplois du secteur en France a tenu à alerter les pouvoirs publics sur cette situation. « Nombre d'entreprises font face à des difficultés de recrutement structurelles qui, d'après les données socio-démographiques disponibles, vont s'aggraver encore dans les mois et années à venir. Ces difficultés de recrutement récurrentes constituent un frein au développement d'un secteur communément reconnu comme étant nécessaire au bon fonctionnement et à la continuité de l'activité économique » insiste la profession rappelant qu'il s'agit là « d'un fort vecteur d'inclusion, d'intégration et d'évolution sociale par le travail et la formation, et que les métiers de la propreté sont « des contributeurs essentiels au bien-être environnemental et à la sécurité sanitaire de la collectivité ».
En creux se dessine une crainte pour les entreprises, celle de durcir encore un peu plus les règles de recrutement et d'emplois des salariés étrangers.